
Crédit photo : Anthony Dall’Agnol
[…] Il faut savoir qu’en Avignon, les spectacles se succèdent tout au long de la journée, pouvant atteindre une dizaine par théâtre. Entre deux représentations, des créneaux de seulement quinze à trente minutes sont ménagés pour qu’une compagnie démonte son décor et que la suivante remonte le sien. La plupart des décors sont conçus en conséquence, soit très sobres, soit carrément en kit ; certains ingénieurs de chez Ikea ou Lego pourraient sans peine s’en inspirer. Dans ce bref laps de temps, l’organisation est quasi militaire, et chacun a son rôle. Tout le monde met la main à la pâte, comédiens et techniciens. Au bout de presque un mois, les automatismes réduisent considérablement le timing, mais la tâche demeure acrobatique. Le régisseur, en plus de la gestion du décor, a en charge les lumières. Les spectacles qui se succèdent dans un même théâtre ont généralement des « plans de feux*» différents, d’autant que selon le lieu, l’équipement n’est pas toujours à la pointe de la technologie. Dans notre théâtre, par exemple, la régie est en partie aveugle : Franck, notre régisseur, ne voyant pas l’ensemble de la scène, doit effectuer certains « tops » à l’oreille, une difficulté renforcée par l’absence de mémoire sur la console gérant les lumières et les sons. […]
* : Plan qui indique les positions, l’orientation et le réglage des projecteurs sur une scène.
Retrouvez la suite de cette chronique et découvrez les coulisses du festival Off dans mon livre Sur le front d’Avignon
« Tous ceux qui aiment ce festival devraient avoir à cœur de lire ce récit, pour comprendre la réalité de ce que vivent ceux par qui il existe : les artistes. »