Vous l’avez sans doute remarqué, certains spectacles ne jouent pas tous les jours. Les compagnies font ce qu’on appelle : une relâche. Pourquoi ? Et à quoi elle sert ?

L’ombre de l’URSSAF

Depuis plusieurs années, il existe une obligation d’observer un jour de repos hebdomadaire. Celle-ci a longtemps été ignorée par les compagnies, mais devant les menaces de contrôle de l’inspection du travail, elle est appliquée de plus en plus. Cette obligation de repos, si elle s’inspire d’un bon principe (celui de ne pas travailler tous les jours pendant un mois), est toutefois dans les faits en totale contradiction avec la réalité du festival.

Un coût pour les compagnies

Il est vrai que les compagnies qui ont investi des sommes colossales pour venir ne peuvent se permettre de ne pas remplir une journée : un créneau dans une salle de spectacle se négocie entre 5 000 et 30 000 € en fonction de la « jauge », la situation et l’horaire, sans compter le logement (rajouter un minimum de 5 000 euros pour un appartement), les salaires, les affiches, les tracts, la nourriture… Trois jours sans recettes dans le mois est un très grand manque à gagner. D’autant que si les compagnies prennent de tels risques financiers, c’est qu’une bonne partie de leur année dépend de ce seul mois. Nombre de programmateurs de théâtre se déplacent à Avignon et « font » quasiment la totalité de leur saison ainsi.

Loin d’être un jour de repos

Pour un comédien, bloqué pendant un mois, la difficulté est la même. Souvent pas rémunéré ce jour-là puisqu’il ne joue pas, il n’est pas en vacances pour autant. Beaucoup paradent quand même afin de faire venir du monde pour le reste de la semaine, répètent, réparent leurs décors, leurs costumes, essayent de joindre les journalistes ou les programmateurs pour leur grappiller un peu de temps, et tractent encore et toujours.

Allez les comédiens on ne se relâche pas, il reste encore quinze jours !