Ceux qui empruntent la rue des teinturiers (et ils sont nombreux), n’ont sans doute pas manqué d’apercevoir l’étal d’Alexis le poète public. Belle rencontre ce matin avec cet auteur des rues. Alexis a fait ses premières armes au festival Avignon en tant que chanteur, dans les rues et à l’espace Alya. Puis, muni d’une machine à écrire, poussé par des amis, il a commencé en 2011 à écrire des poèmes. D’abord toléré par la mairie d’Avignon, durant 5 ans il a bataillé avec la municipalité pour obtenir une autorisation, il est aujourd’hui enregistré. Une reconnaissance et un plaisir pour lui de voir son travail de poète publique inscrit sur un papier officiel.

Alexis conçoit son métier avant tout un moment d’échange. Il se met clairement à disposition de la personne qui souhaite un poème. À la base d’un mot, d’une expression, d’une histoire ou même de rien, Alexis s’emploie à écrire sur mesure. Par habitude, il m’a affirmé que plus la demande était sincère plus le poème l’était et plus il était simple pour lui de l’écrire. « Je fais un peu de psychologie », m’a-t-il avoué en souriant.

Avec sa machine à écrire de reporter (magnifique modèle en passant), Alexis s’attelle à la tâche. Dix minutes, un quart d’heure ou le lendemain, selon les dispos du demandeur et celles d’Alexis, le poème est écrit. La participation est libre. Alexis ne garde aucune trace du poème partant du principe « qu’écrire pour les autres, c’est donner de sa personne. »

Si vous passez rue des teinturiers (et aller au festival d’Avignon sans le faire est une gageure ne serait-ce que pour prendre le pouls de l’ambiance), je vous invite grandement à vous arrêter sur son étal. Vous y trouverez de splendides carnets (qu’il fabrique lui-même avec des matériaux de récupération), mais surtout un amoureux de son métier, de la poésie et des mots qui voyagent et nous emmènent avec eux.