[…] Hier, j’ai eu la joie de revoir mes trois garçons, qui sont venus découvrir mon lieu de travail et de vie. Des retrouvailles touchantes, nécessaires et ô combien « brassantes ». La séparation, pour eux comme pour moi, dure depuis plus de vingt jours. C’est très long ! Je songe plus encore au petit dernier, qui n’a pas encore 3 ans, pour qui la notion du temps reste très abstraite.
C’est une des réalités aussi que l’on affronte en « faisant Avignon » : en mettant entre parenthèses notre vie pour une autre, nous acceptons des sacrifices… et celui-là est sans doute le plus grand. J’avais déjà éprouvé cette cruelle sensation de manque lors de mon premier Avignon en 2010. Le fait que ce ne soit plus une chose nouvelle pour moi cette année n’a rien enlevé à sa difficulté. J’ai souvent une pensée pour ces navigateurs en solitaires qui se coupent ainsi de leurs proches pour des mois. Nous sommes loin d’être seuls dans le plus grand festival de théâtre du monde, mais il y a, je trouve, des analogies avec cette passion, cet engagement autour d’un projet un peu fou – inutile peut-être ? –, avec toujours cette vocation de faire rêver. Avignon, notre immense navire de pierre […]
Retrouvez la suite de cette chronique et découvrez les coulisses du festival Off dans mon livre Sur le front d’Avignon
« Tous ceux qui aiment ce festival devraient avoir à cœur de lire ce récit, pour comprendre la réalité de ce que vivent ceux par qui il existe : les artistes. »