Bien que cela surprenne encore certains, les artistes sont des gens comme les autres, seulement un peu plus inconscients ou passionnés. L’an dernier, je témoignais de la difficulté du manque suite à la séparation d’avec les enfants durant le mois entier que dure le festival d’Avignon. Cette année, j’ai décidé d’aller à la rencontre de ces animaux étranges que sont les parents qui décident de venir faire Avignon avec leur portée.
Papa artiste, maman productrice
J’ai rencontré Florence, la productrice du spectacle La guitarra y la palabra qui est venu avec son chanteur de compagnon et leurs deux enfants de respectivement 2 et 6 ans. Partir avec eux leur demande une sacrée organisation. D’autant que pour eux, c’est le premier du côté des artistes. Les dix premiers jours ont été nerveusement épuisants, entre l’affichage, le montage, le tractage et la nouvelle vie dans un tout petit appartement (en cause évidement les prix en juillet enflant autant que la courbe du cholestérol à Noël). Peu à peu, ils sont plus trouvés leur rythme. Une chance que l’ainé ait pu, dès la deuxième semaine, aller au centre aéré de l’île de la Barthelasse.

Un planning serré
Le matin, il faut tout de même se lever à 7h15 pour prendre le bus de 8h. Le spectacle étant à 11h25, les deux parents alternent, tandis que monsieur joue, madame s’occupe de la petite dernière, et le soir cela s’inverse tandis que monsieur s’occupe des enfants, madame tracte.
« On passe sûrement à côté de beaucoup de choses », m’a avoué Florence. « On aurait pu se produire dans la rue, faire plus de rencontres et pourquoi pas aller à une de ces fêtes dont on voit passer les invitations, mais il y a aussi la joie de faire participer les enfants à notre réalité. Et puis, trouver un mode de garde pendant un mois, cela nous était impossible. »

Et les enfants dans tout ça ?
La petite Lena n’a pas paru traumatisée (pas au point d’appeler les services sociaux), même si notre entretien ne l’a que moyennement intéressée. Quant au grand, quand il n’est apparemment pas au centre aéré, il s’est découvert une nouvelle passion, le tractage. Un plaisir pour lui que de proposer aux spectateurs le spectacle de ses parents.
C’est souvent auprès des enfants que nous est rappelé l’essentiel : Avignon n’est-il pas d’abord notre grand terrain de jeu à tous ?