Je n’habite pas à Avignon, mais au festival d’Avignon.

Ce matin, j’avais rendez-vous avec le journaliste Guillaume Carlin de Vaucluse matin et le photographe Anthony Dall’Agnol pour parler de notre livre Sur le front d’Avignon. L’occasion pour nous trois surtout d’évoquer nos points de vues sur le festival. Eux en tant qu’Avignonnais et moi en tant que comédien qui participe régulièrement à cette grand-messe du théâtre.

Dépossédé de sa cité, possédé par le festival

Anthony a évoqué cette sensation d’être dépossédé de leur ville pendant un mois. Une sensation qui se retrouve chez beaucoup d’Avignonnais. Durant les onze autres mois ils vivent à leur rythme et soudain toute la cité, les commerces, les transports, tout est au rythme du festival. Anthony a eu cette belle phrase : « pendant un mois je n’habite plus à Avignon, mais au festival d’Avignon. »

La ville aux artistes et aux festivaliers

Et c’est vrai que pour nous comédiens, le festival, la cité de papes devenant notre quotidien pendant ce mois, nous nous l’approprions. C’est un peu de nous. D’ailleurs, lorsque j’ai des proches qui viennent me voir pendant le festival, j’ai souvent la joie de leur faire faire le tour du propriétaire : Voici le palais, ça c’est la rue des teinturiers, ce que tu vois ce sont des parades, tiens voici des copains qui tractent, attends il faut que je te montre la pire affiche du festival, ici c’est là où on peut boire une bonne bière sans trop se faire déranger…

Le festival Off d’Avignon, on l’aime et on le déteste. En tout cas, il ne peut pas nous laisser indifférent parce qu’on y vit pendant un mois et qu’il n’y a pas à dire : il nous habite.